Nomophobie : comment vaincre l’addiction à son smartphone ?

S’il y a une phobie qui appartient à cette époque, c’est, bien évidemment, la nomophobie.

Vous avez surement entendu parler d’agoraphobie (phobie des lieux publics), arachnophobie  (phobie des araignées) ou encore la mysophobie (peur de la saleté). Toutefois, cette nomophobie est une nouveauté pour vous. Malheureusement, elle touche principalement les adolescents. Cette addiction au téléphone mobile est pointée du doigt par plusieurs spécialistes qui ne cessent de tirer la sonnette d’alarme sur les dangers de ces comportements.

En quelques mots, nous pouvons dire que la nomophobie se présente comme étant un trouble anxieux qui se caractérise par une peur exagérée à l’idée de se séparer de son téléphone portable.

Dans notre article, nous allons essayer de répondre aux questions les plus fréquentes qui tournent autour de cette addiction.

1. Qu’est-ce que la nomophobie ?

Nous allons, tout d’abord, nous arrêter sur la définition de ce terme. Il s’agit d’une contraction de l’expression « no mobile phone ». C’est cette panique à l’idée d’être privé de son téléphone mobile. Cette peur traduit en réalité une addiction au smartphone. Elle peut même engendrer une véritable sensation d’anxiété et d’angoisse. Nous pouvons dire que la nomophobie tient à la fois de la phobie et de l’addiction.

Nomophobie

On désigne de personne nomophobe toute personne qui souffre d’une dépendance à son smartphone au point de ressentir une phobie à l’idée d’en être privé, de le casser ou encore de le perdre.

Cette peur peut se manifester lors de nombreuses situations. Par exemple, lorsque le smartphone est déchargé, lorsque vous vous trouvez dans une zone sans réseau ou encore lorsque l’une des applications mobiles cesse de fonctionner.

Aussi, soulignons que cette addiction est une source de souffrance psychologique pour la personne nomophobe. Cette souffrance est en mesure de représenter un danger physique, lorsque la personne nomophobe est incapable de résister à l’envie d’utiliser son téléphone. D’autre part, notons également que les scientifiques ne considèrent en aucun cas cet usage abusif et obsessionnel du téléphone mobile comme une pathologie.

Qui est touché par la nomophobie ?

Malheureusement, ce sont les adolescents et les jeunes adultes qui sont les plus concernés par la nomophobie. L’addiction chez les jeunes adolescents se manifeste par cette peur d’être éloigné des réseaux sociaux ou d’être privé de jouer aux jeux vidéo.

jeux vidéo

Quant aux jeunes adultes, c’est cette grande peur de ne pas être joignable, essentiellement pour le travail.

2. La nomophobie : quels sont ses symptômes ? 

Est-ce que vous vous êtes déjà posé la question si vous êtes nomophobe ou pas ? Est-ce que vous ressentez cette peur excessive à l’idée d’être séparé de votre téléphone ?

Nous vous proposons les signes révélateurs qui peuvent alerter cette addiction :

  • Une consultation abusive de son smartphone empêchant de passer du temps en famille ou avec des amis ;
  • L’évitement de ses peurs : toujours s’assurer de l’avoir sur soi
  • Une angoisse de ne pas savoir ce qui se passe sur les réseaux sociaux
  • Une irritabilité, des troubles du sommeil ou encore troubles de la concertation ;
  • Un abandon des activités habituelles quotidiennes ou de son travail au profit du téléphone mobile ;
  • Hyperactivité sur les réseaux sociaux ;
  • Surf à outrance sur le net, même sans but précis ;
  • Une sensation de douleurs physiques aux poignets, au dos ou aux yeux.

3. 10 conseils pour prévenir l’addiction de votre enfant aux écrans

Vous êtes parents ? Vous devez absolument prêter une grande attention aux signaux qui alertent que votre enfant est atteint par cette nouvelle phobie du XXIème siècle. Si vous estimez que votre enfant ne peut pas cesser de regarder son smartphone et qu’il est incapable de se déconnecter des réseaux sociaux, il est, malheureusement, fort probable qu’il souffre de nomophobie.

addiction enfant aux écrans

 Dans une société où tout le monde est hyperconnecté, il est important de surveiller de près les attitudes de ses enfants. Nous trouvons que plusieurs experts s’intéressent à ce genre d’attitude et tentent d’appliquer plusieurs théories afin de prévenir et lutter contre cette nouvelle forme d’addiction. 

De plus en plus, nous trouvons des adolescents qui ressentent une véritable peur irrationnelle lorsqu’ils n’ont pas leur smartphone avec eux. En effet, vulnérables, les adolescents prennent les smartphones comme étant les extensions d’eux-mêmes. La charge de la batterie de leurs téléphones mobiles devient une vraie obsession.

Les conséquences de la dépendance aux smartphones

Une négligence de ce genre de comportement peut exposer votre adolescent à :

  • La sensation de peur de rester sans smartphone, ce qui peut rapidement se transformer en une véritable dépendance difficile à gérer.
  • Des états d’insomnies : l’envie constante de surveiller son smartphone ne lui permet pas de bénéficier d’un repos approprié.
  • Un état d’angoisse et des crises de panique constantes.
  • Une sensation de stress constant.
  • De mauvais résultats scolaires.
  • Une atteinte de l’estime de soi, une timidité.
  • Un sentiment d’ennui de toute activité n’ayant pas de rapport avec le téléphone.
  • Des difficultés du développement de socialisation et de maintien de relations affectives.

Les conseils à suivre pour prévenir l’addiction aux écrans

Nous vous proposons des conseils pour reprendre le contrôle sur votre adolescent, et ce, sans conflit.

Commencez par lâcher votre téléphone mobile

Si vous souhaitez être crédible en demandant à votre enfant de lâcher son smartphone, il est important de commencer, tout d’abord, de laisser de côté le vôtre. En effet, il faut que vous donniez l’exemple. Les enfants ont tendance à copier les comportements de leurs enfants, que cela soit les bonnes ou les mauvaises habitudes. Ainsi, ne demandez pas à votre enfant de lâcher sa tablette lorsque vous êtes incapable de faire de même.

Optez pour la méthode 3-6-9-12

Pourquoi ne pas adopter la méthode apportée par le pédopsychiatre Serge Tisseron pour réguler l’accès aux écrans des jeunes enfants : la règle du “3-6-9-12”. En quoi consiste cette technique ? On vous explique tout. Pour commencer, nous pouvons dire que cette méthode propose d’éviter de mettre votre enfant devant un écran avant à l’âge de 3 ans. Après, entre 3 et 6 ans, vous êtes en mesure d’introduire progressivement les écrans à votre enfant.

A l’âge de 6 ans, vous pouvez autoriser votre enfant à jouer à la console de jeu. La navigation Internet doit commencer à l’âge de 9 ans. Quant à l’utilisation des réseaux sociaux, il faut attendre l’âge de 12 ans.

Planifiez des horaires d’utilisation

Sur une grande feuille, notez les jours de la semaine au cours desquels vos enfants sont autorisés à utiliser la console de jeux ou la tablette familiale.

Vous pouvez également chronométrer le temps sur l’écran de son smartphone. Avec ces nouvelles technologies, les 10 minutes deviennent rapidement des demi-heures voire des heures supplémentaires. Pour faire face à ce type de dépassement, vous pouvez tout simplement régler un minuteur. Dès que le temps est écoulé, vous devez vous montrer ferme et ordonner votre enfant de laisser son smartphone.

horaire

Evitez d’utiliser le smartphone comme une punition ou une récompense

Contrairement à ce que vous pouvez imaginer, priver son enfant du smartphone pour le punir ou encore l’autoriser à l’utiliser comme une forme de récompense est une mauvaise idée. Selon une récente étude canadienne, lorsque l’utilisation des écrans sert de carotte, les enfants les utilisent en moyenne 20 minutes de plus par jour que les autres. 

Instaurez des habitudes en famille, sans smartphone

Cuisine, balade, jardinage, jeux de société, nombreuses sont les activités que vous pouvez réaliser en famille. Instaurer de nouvelles habitudes permet de séparer votre enfant de l’écran de son smartphone.

4. Quel est le traitement de la nomophobie ?

Dans le cas d’une nomophobie légère, il est possible de la gérer tout seul. En effet, cela est possible en laissant de côté votre téléphone chaque jour un peu plus longtemps. Toutefois, dans le cas d’une nomophobie sévère, cette dernière demande une prise en charge psychologique telle qu’une thérapie cognitivo-comportementale. Ce spécialiste sera en mesure de soulager l’anxiété et calmer les attaques de paniques.

5. Conclusion

Nous pouvons dire en guise de conclusion que la nomophobie c’est avoir peur de rester sans son téléphone. Elle appartient à la liste des nouvelles phobies du XXIème siècle. Malaise, crainte, crises, angoisses, peurs, gêne, ce sont toutes des sensations que peut ressentir une personne phobique. Cette peur intense de ne pas avoir son téléphone peut aussi bien toucher les jeunes (période d’adolescence) que les personnes adultes. En effet, dans notre époque, malheureusement, nous sommes tous exposés à perdre le contrôle.